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EDITORIAL

Faut-il craindre la mondialisation ?



Ces derniers mois, articles de presse, colloques et congrès n'ont pas manqué, prenant pour thème de réflexion les "risques de la mondialisation" et suscitant des débats passionnés. H.S.F. comme toutes les "associations sans frontières" est naturellement concernée. Mais faut-il encore bien préciser les réalités que recouvre ce mot.

Mondialisation-solidarité ?

Ainsi pour les O.S.I. (Organisations de Solidarité Internationale), "mondialisation" évoque immédiatement solidarité entre tous les peuples. Cette réalité d'une solidarité de plus en plus mondiale, nous pouvons la vivre concrètement lors de chacun de nos projets, petit ou gros, acteurs modestes mais essayant de nous rendre le plus utiles possible, non seulement dans l'immédiat, mais surtout à long terme. Ainsi les jeunes, grâce aux missions binômes peuvent avoir la joie profonde de découvrir des cultures et mentalités tellement différentes : mission en Roumanie de Damien (p.5) ou "l'autre face de la lune" (Chifa p.7).

Gérard Martin (p.10) pose "la première pierre" d'une coopération que nous espérons efficace avec WIMA ("debout" en langue swahili) au Zaïre. Xavier Blanchard -après un article apprécié dans le Journal n° 13 sur "L'explosion démographique: peur ou espérance ?" nous invite maintenant à réfléchir sur "l'homme et l'or bleu" (p.13), particulièrement au Moyen Orient. Les grands experts considèrent len effet e problème de la rareté de la ressource-eau comme le plus important du XXIè siècle.

Mondialisation-menace ?

L'expérience propre d'HSF est donc largement positive car, très concrètement, elle nous permet de nous faire "citoyens du monde", proches de nos frères de tous les pays et la mondialisation nous donne justement la chance d'en faire "des voisins de palier". Mais il est aussi d'autres aspects de la mondialisation, comme celle des capitaux, entraînant délocalisations, pertes d'emplois et chômage : le douloureux conflit que vivent nos collègues et amis de Neyrpic nous oblige à les rappeler (p.3).

Et pourtant, le travail ne manque pas de par le monde. Les exemples des "nouveaux dragons" et du Japon -sans être des modèles à suivre par l'Occident- mériteraient d'être médités "N'ont-ils pas gagné sur trois tableaux par des délocalisations massives vers la Chine et l'Asie du sud-est?

Ce qui est sûr, c'est que notre monde devient chaque jour un peu plus "village planétaire" et qu'il n'est plus possible -que cela plaise ou non- de se replier frileusement sur notre seul hexagone. L'intérêt bien compris et à long terme des industriels européens ne peut que coïncider avec celui des pays pauvres.

Reste un difficile changement des mentalités, plus sensibles aux profits à court terme... et aussi le drame de l'Afrique qui, à l'inverse, risque fort d'être exclue de ce mouvement de mondialisation qui inquiète tant d'autres pays.

Brice WONG.