Gabriel Gardet 50 ans, chef d'entreprise horticole à Thel dans le Rhône et Jean Thibaudier retraité de Rhône Poulenc Textile habitant Mably dans la Loire, tous deux anciens élèves du Lycée Agricole de Ressins, sont partis en février 1999 en mission en Haïti. Ils ont rencontré les responsables d'une association de paysans « Association des Paysans de Fondwa » (A.P.F.), un modèle de communauté paysanne en Haïti qui s'organise et qui prend en charge sa propre destinée.

Située dans une région montagneuse (800 m d'altitude) au sud-ouest de Port-au-Prince, cette association est soutenue par les Pères Spiritains de Port-au-Prince. Le Père Joseph Philippe a été à l'origine de la création d'APF en 1988 et reste un des principaux animateurs et ambassadeurs de 1’association.

La mission de Gabriel Gardet et Jean Thibaudier, au printemps 2000, était de faire un constat de la situation et d'identifier les besoins afin d'établir des priorités dans les projets et programmes de développement élaborés par APF. Ainsi les informations recueillies leur ont permis à leur retour d'alimenter une large réflexion et d’aboutir à la nécessité de créer dans le cadre du Lycée Agricole de Ressins une association « Ressins Solidarité ».

Compte tenu de l’immensité des besoins et de l'urgence des solutions à apporter, il est apparu indispensable de créer un réseau de partenaires (associations diverses, collectivités locales, personnes physiques, etc.), réseau qui commence à s'étoffer.

Besoins identifiés et retenus comme prioritaires

• L'éducation (école d’enseignement de base avec section professionnelle),
• la santé (former sur place des professionnels de santé : infirmières, aides-soignantes),
• l'eau (maîtrise de l'eau, qualité sanitaire, distribution),
• route d'accès à Fondwa (consolider le tracé déjà réalisé),
• l'énergie solaire et hydraulique,
• le reboisement,
• l'agriculture et l'élevage porcin.

• des moyens financiers pour que certaines activités puissent se poursuivre, par exemple pour payer les enseignants (l'école fonctionne dans des conditions matérielles que l’on a peine à imaginer), ou pour aider l'orphelinat qui a beaucoup de besoins.
• des moyens humains (spécialistes compétents en développement local sachant analyser une situation, chiffrer le coût des projets, établir des priorités et une chronologie de mise en oeuvre en associant la population locale).
• Nos deux chargés de mission ont pu se rendre compte des rnanques en ces domaine.

Avec une pluviométrie annuelle entre 1200 et 1400 mm, 1’eau reste un sujet de discussions, de disputes et reste rare car les ruisseaux ne coulent qu'à la période des pluies et charrient déchets et excréments. De ce fait, elle est inutilisable.

L'eau de pluie, faute de moyens, n'est qu'occasionnellement collectée dans des impluviums domestiques. Les Haïtiens ne connaissent pas la technique des puits; aucun barrage collinaire, même modeste, n'a jamais été construit alors qu’il permettrait le stockage de l'eau pour la lessive, l'hygiène corporelle, les animaux et l'irrigation.

Seul le captage des sources, souvent éloignées des habitations, permet à la population de survivre. Les femmes et les enfants transportent ainsi sur leur tête, dans des bidons de fortune, l'eau pour la journée (10 à 12 1 d'eau par jour et par famille) sur plusieurs km par un sentier de montagne escarpé... Pour être considérée comme consommable, cette eau aurait besoin d’être décontaminée et traitée.

L'APF a réalisé depuis quelques années la distribution de l'eau dans certains secteurs grâce à l'installation de citernes en amont et de fontaines aux carrefours stratégiques mais, faute de moyens, ces installations ne sont pas entretenues, ce qui entraîne des pertes d'eau importantes. La question de l’eau est donc à revoir dans sa globalité, depuis le -stockage, jusqu’à la distribution et son traitement sanitaire.

C'est pourquoi "Ressins Solidarité", pour le compte de l'APF, sollicite l’aide de l'association Hydraulique Sans Frontières pour conduire le projet « maîtrise de l'eau à Fondwa ». HSF serait « ingénieur-conseil » et l’APF maître d’ouvrage.