C’était le thème d’une « table ronde »
à laquelle nous avait conviés notre amie Annie Breyton à
l’occasion de « la fête du travailleur alpin » organisée
à Fontaine par le PCF de l’Isère. Ce thème nous intéresse,
non seulement à cause de son actualité, mais surtout parce
que nous avons toujours eu le souci constant, dans nos modestes actions
sur le terrain, d’intégrer nos projets dans des ensembles beaucoup
plus vastes pour leur donner sens et efficacité.
C’est pourquoi nous publions les quelques extraits les plus intéressants du compte-rendu de ce débat rédigé par Annie Breyton. |
L’animatrice Karine GANTIN, journaliste à REGARDS ouvre le débat par quelques rappels et des questions :
La réalité actuelle de l’Afrique est multiple :
En même temps, l’an dernier il y a eu le sommet de Seattle avec un nouveau comportement des représentants des états africains désireux de se faire entendre; avec une montée en force des opinions publiques sur des dossiers qui jusqu’ici leur échappaient ou sur lesquels jusqu’ici elles étaient restées prises au dépourvu.
Il y a eu enfin le sommet du Caire en avril dernier. C’était la première fois que l’Union européenne rencontrait en tête-à-tête les pays africains. Une parole africaine un peu différente a émergé au Caire. L’Afrique se cherche, malgré les difficultés, une nouvelle identité commune, une nouvelle culture politique sur la scène internationale.
Du local au mondial, est-il écrit dans le titre de ce débat. Cela a un sens. Parce que, aux niveaux national, européen, mondial, il y a des batailles à mener pour des coopérations différentes et justes, mais que ces batailles n’auront lieu que si les opinions publiques, que si les citoyens se mobilisent et agissent. Au niveau local, sans enlever pour autant leurs responsabilités aux Etats et aux organisations supra-étatiques, bien des choses ont été faites, mais bien des choses restent à faire. Lesquelles ? Que proposent aujourd’hui les militants ? Que ressentent aujourd’hui comme nouveaux besoins de coopérations les immigrés africains ? Avec qui ? En Afrique, ce sont des initiatives locales courageuses qui hélas prennent aujourd’hui souvent le relais, en solitaire, des démissions des Etats du Nord et des administrations africaines elles-mêmes. Qui doit agir ? Comment enfin faire pression sur les politiques, et selon quels axes de batailles ?
Les Africains présents ont dressé un acte d'accusation :
Francis WURTZ, Député Européen, Président du groupe de la gauche unitaire européenne, membre du comité national du PCF a tout d'abord rappelé la nécessité de ne pas résumer la France aux forces les plus rétrogrades. Il existe en France un courant plus solidaire que dans la plupart des autres pays européens à cause des luttes anticolonialistes. Et nous devons prendre appui sur tout ce qui avance dans le bon sens pour changer le cours des choses.
Il a ensuite précisé ce que nous voulons ensemble, avec les forces progressistes africaines avec qui nous discutons :
Il a enfin précisé que le groupe
de la "gauche unitaire européenne" se bat au niveau européen
pour une nouvelle convention de LOME entre l'Europe et les pays d'Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique. Alors que
la Grande Bretagne et l'Allemagne sont prêtes
à l'abandon de cette convention, nous pensons qu'elle représente
un progrès, même si elle est imprégnée de libéralisme,
elle contient des aspects positifs sur la dette, la santé, l'éducation,
les femmes.
Dans le débat Brice WONG, pour Hydraulique sans Frontières, a montré que les expériences sur le terrain avaient besoin de la mobilisation des Africains eux-mêmes et qu'elles se heurtaient souvent à des réflexes sexistes ("les femmes ne doivent pas travailler, mais préparer le repas des hommes", alors que leur participation est souvent déterminante : voir la part prise à la construction de la digue au Burkina Faso) et à un certain laxisme : on attend beaucoup des autres sans vraiment se responsabiliser soi-même.