Partenaires et membres d’HSF nous posent souvent la question : « Comment réussissez-vous à vous en sortir sur le plan financier ? » D’où cet essai de mise au point.
Quels sont les besoins financiers d’HSF ?
Il faut bien distinguer les deux domaines :
- Frais de fonctionnement de l’association
- Financement des projets
Frais de fonctionnement
Ils sont relativement modestes, car, à part l’emploi-jeune, seul
permanent salarié de l’association, tous les autres membres travaillent
à titre bénévole. Pour les seniors et les "actifs"
qui ont retraites et salaires corrects, non seulement cette gratuité
est totale, mais seuls leurs frais réels de mission sont remboursés
(en principe par nos partenaires). Les "actifs", utilisent même leurs
congés pour les missions (sauf lorsqu’il y a une convention avec
leurs entreprises qui peuvent prendre en charge une partie de la
durée de ces congés). Pour les jeunes diplômés
en recherche d’emploi, en plus du remboursement de tous les frais de mission
à l’étranger, une petite indemnité leur est allouée
(actuellement 3000F/mois), comme signe de reconnaissance du véritable
service que ces jeunes apportent aux projets.
L’essentiel des frais de fonctionnement sert à l’information
et à la communication interne et externe : revue trimestrielle,
frais postaux et de télécommunications, ordinateur, etc...
En gros, ces frais sont couverts par les cotisations et abonnements
des adhérents 200F/an (150F de cotisation et 50F d’abonnement au
journal) pour les actifs et seniors ; 50F/an pour les étudiants
et chômeurs, pour l’abonnement au journal, qui leur permet aussi
d’être membre à part entière de l’association.
Rappelons que le siège de l’association étant au Sècheron
jusqu’à ce que d’autres possibilités viables se présentent,
HSF n’a pas de loyer à payer. Cette dernière solution permet
par ailleurs d’assurer commodément une permanence téléphonique
indispensable.
Financement des projets
HSF n’a pas de projets propres. Elle met ses compétences et son expérience au service des projets initiés et gérés par des partenaires «reconnus». Jusqu’à présent, nous étions persuadés que grâce à notre travail pour constituer des dossiers techniques et éventuellement socio-économiques solides et bien argumentés, nos partenaires réussiraient facilement à trouver les financements nécessaires auprès des bailleurs de fond adéquats.
Nos
bailleurs de fonds
- les associations de ressortissants immigrés
en France
Que ce soient celle de N’Dieo, de Tachott-Botokholo ou de Wompou (Mauritanie),
elles ont toutes été remarquables par leur régularité
pour prendre en charge ou pour rembourser les frais qu’HSF avait engagés
pour les études et reconnaissances des projets de barrages de leurs
villages d’origines. Ce sera sûrement aussi le cas pour l’association
de Haydallah-Tessan (Sénégal), car ce sont toujours les plus
« pauvres » qui sont les plus généreux
et solidaires... On ne peut pas en dire autant de certaines associations
beaucoup plus importantes qui ont mis des mois et même des années
pour nous rembourser les frais des missions et même pas en totalité...
- les ONG
"Fraternité Viet-Nam" et le CCFD ont financé l’une de
nos deux missions au Viet-Nam en 1989 (Barrage de Binh-Dien à Hué,
et près de Vinh).
"Terre des Hommes France" a financé la plus grande partie d’une
mission en Bolivie (Cochabamba).
Les moines de Saint-Augustin de Basotu (Tanzanie) ont mené de
front la réalisation de l’adduction d’eau potable de leur village
et de leur monastère.
"Opérations villages Roumains" a totalement pris en charge une
mission d’expertise et de réhabilitation d’équipement et
d’adduction en eau potable.
"Migrations et Développement" a financé l’essentiel des
coûts de la réalisation des petits barrages d’Imgoun et d’Anigh
au Maroc.
De même, le GRED a repris à sa charge la réparation
des six petits barrages dans la région de Goudiry (Sénégal)
qu'il avait construits.
Les missions ou réalisations, avec l’appui technique d’HSF,
des groupes ISF ont naturellement été financés par
ces mêmes groupes.
"Tinyenga-Nyemba" a financé une mission de reconnaissance préliminaire
pour le barrage de Coalla(Burkina-Faso).
"Médecins Sans Frontières" a financé une mission
d’études pour des citernes d’eau potable à l’Hôpital
de Kompon-Thom (Cambodge), de même que l’AME (Aide Médicale
à l’Equipement) nous a confié une mission de réhabilitation
du réseau d’eau potable à l’hôpital de Dien-Bien-Phu.
L’association WIMA (Congo Kinshasa et Grenoble) a pris en charge une
mission de reconnaissance pour des petites centrales hydroélectriques
pour le nord Kiwu, alors que le CEIK (Comité d’Echanges Isère
Kiwu) a financé une mission d’expertise pour un réseau d’eau
potable.
C’est par l'intermédiaire de bureaux d'études et d'entreprises que nous avons eu quelques missions d’expertise (en Chine, Guyane, Pakistan, Madagascar).
- Les collectivités locales
Le SIERG (Syndicat Intercommunal des Eaux de la Région Grenobloise)
a financé une mission de reconnaissance pour l'eau potable à
Siguiri (Guinée).
La municipalité de Mably (Roanne), après la prise en
charge d’une mission d’études et de travaux de reconnaissance essaie
maintenant de trouver les fonds nécessaires pour la réalisation
du barrage de Tambolo (Burkina-Faso).
La région Rhône-Alpes, après une mission d’étude
pour l’eau potable à Beyrouth, et la participation à la mission
de Dien-Bien-Phu, vient de financer une mission d’étude dans la
province Nord d’Afrique du Sud, à la demande de RENAPAS.
Enfin, une mention spéciale doit être faite pour l’AESN
qui après le projet d’AEP de Ouadane à l’initiative de l’UNESCO,
et malgré l’échec que nous espérons momentané
de ce dernier, a pris en charge une mission d’étude et de reconnaissance
et de réhabilitation de réseau d’AEP dans les villages les
plus défavorisés du Honduras... premiers pas vers une coopération
à long terme pour ce pays et les autres qui ont été
ravagés par le cyclone Mitch.
Cependant, nombre de projets étudiés par HSF depuis plusieurs
années sont encore en attente de financements (barrages de N’Dieo
et Tachott-Botokolo avec AGIR-abcd ; barrage d’Hassitine et Brouda
avec Terre des Hommes France en Mauritanie) ou sont provisoirement abandonnés
(aménagement à buts multiples -eau potable, irrigation, hydroélectricité-
dans la région de Cochabamba en Bolivie avec le CIDRE -ONG Bolivienne-
par l’intermédiaire de Terre des Hommes France).
Espérons que les récents projets de Tambolo (avec la
ville de Mably) et de Coallah aboutiront plus rapidement.
Conclusion
Malgré l'aide gouvernementale (80%), la charge salariale de l'emploi-jeune
est déjà lourde pour notre budget de fonctionnement. Nous
arrivons à y faire face grâce à notre travail (missions
d'expertise, cours et projets dans les écoles d'ingénieurs,
et surtout études et réalisation d'ouvrages de travaux publics
en pneus). Mais qu'en sera-t-il dans 3 ans quand il faudra pérenniser
cet emploi de permanent jeune sans aide publique ? Surtout si nous voulons
continuer à donner la priorité à nos partenaires les
plus démunis.
D'où les questions à débattre à la prochaine
Assemblée Générale :
- HSF commence à être reconnue, non seulement en tant
qu'Association technique pour le développement, mais aussi pour
sa contribution à l'insertion professionnelle des jeunes ingénieurs
et techniciens. A ce titre, ne serait-il pas normal qu'il y ait participation
de la collectivité à nos efforts ?
- HSF doit-elle constituer une commission "recherche de financements"
pour conseiller et aider nos partenaires dans cette tâche difficile
et souvent décourageante ?