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L’usine de dessalement d’Ouvéa

Au sein du  TOM de Nouvelle Calédonie, OUVEA est l’île Loyauté la plus au nord de l’archipel.

Contexte naturel :
L’île est un arc d’atoll corallien, long de 35 km, peuplé par 4000 habitants répartis en 17 tribus, regroupées dans la commune d’Ouvéa. Le réservoir de calcaire corallien contient une nappe d’eau douce en quantité très limitée. Celle-ci sert aux cultures et à la végétation en général. Auparavant, les gens stockaient l’eau de pluie et pompaient en petite quantité l’eau de la nappe. Mais avec l’accroissement de la population et des besoins, la recherche d’une solution technique s’est imposée.
Inaugurée le 9 septembre 1994, l’usine de dessalement de l’eau de mer a été construite en 1993, sous la responsabilité du conseil municipal d’Ouvéa. Elle est unique dans le pacifique.

Fonctionnement de l’usine :
Pompage de l’eau de mer du lagon. Forage à 25 m dans le corail.
Décantation et hydrocyclone pour l’élimination des particules solides (sable).
Dessalement par distillation de 20 mètres cube par heure environ (évaporation puis recondensation
de l’eau) soit une production de 10 m3  d’eau pure et un rejet de 10 m3  par heure.
L’eau distillée est ensuite ressalée partiellement pour avoir une teneur normale et être potable, puis
désinfectée au chlore et stockée dans 4 cuves de 275 m3, soit 1500 m3  d’eau au total.

Fonctionnement :
Production d’énergie : Sur Ouvéa, l’énergie électrique est produite par une centrale à gazole, ce qui entraîne un coût élevé. Il existe un projet d’éolienne dans le nord de l’île.
Commande automatisée : L’usine fonctionne avec un seul technicien, le contrôle des paramètres (pression, température,
salinité, débit...) étant effectué automatiquement.
Production : L’usine fonctionne une semaine par mois pour produire 1500 m3 en fonctionnant 24h/24.
Distribution : La distribution est assurée en permanence par 2 camions-citernes de 15 m3. Les consommateurs ont
un réservoir qui peut aller jusqu’à 3 m3. Le prix de vente de l’eau est de 450 FCFP par m3, soit environ 25 FF/m3. Ce prix est à replacer dans le contexte local où tout est importé. L’eau est payante pour  rentabiliser l’usine mais aussi pour limiter le gaspillage.
Exploitation : Le coût total de l’usine a représenté environ 120 Millions FCFP (6,6 MFF) dont 90 Millions (5 MFF) pour l’équipement technique la pompe et le forage. Le financement provient de l’Etat, de la province des Iles Loyauté et de la commune d’Ouvéa. La commune d’Ouvéa assure l’exploitation et la gestion. Les employés proviennent des différentes tribus et comprennent notamment deux chauffeurs-livreurs, un technicien (BTS électrotechnique du Lycée Jules Garnier et un an
d’apprentissage dans la société EIM de Nouméa).

CONCLUSION
L’usine de dessalement n’est pas seulement nécessaire à la survie des Ouvéens. Elle leur apporte la seule activité industrielle relativement importante. Elle leur permet de gagner de l’autonomie, grâce
à l’importante participation financière de l’Etat Français.
Je remercie Frédéric KELA et la commune d’Ouvéa qui m’ont permis de visiter l’usine et m’ont fourni l’ensemble des informations.l

Emmanuel POLICET
Ouvéa, ce nom doit vous dire quelque chose. Souvenez-vous. 

C’était en 1988. Dix neuf jeunes kanaks étaient abattus par des tireurs d’élite de l’armée Française, plusieurs d’entre eux ayant été exécutés après leur reddition. 

C’était le triste aboutissement du quadrillage militaire des tribus Kanaks décidé par le gouvernement Français de l’époque. 

En dix ans le climat a bien changé en Nouvelle Calédonie.

Et mieux vaut parler de l’usine de dessalement d’Ouvéa que de sa grotte. CP 
 

La situation politique actuelle en Nouvelle Calédonie

Pour ce qui est du contexte politique, la situation n'est pas très claire. Derrière le consensus apparent, il y a un lutte entre les ethnies pour s'accaparer les nouveaux pouvoirs. 
 Partout, les grèves des uns succèdent aux grèves des autres. Le nouveau statut de la NC devrait profiter à tous, particulièrement aux Mélanésiens, qui ont voté un OUI massif aux Accords de Nouméa. Les grands perdants sont les Français ou Européens venus s'installer ces dix dernières années. Ils ont beaucoup investi et ont largement participé au dynamisme économique du TOM. Ils sont considérés comme étrangers et n'ont pas le droit de vote. De plus, les accords de Nouméa pénalisent l'emploi des immigrés. Cela résulte de la volonté des Mélanésiens, qui ont à la fois peur de se retrouver minoritaires sur le Caillou et souhaitent se réserver le marché de l'emploi 
local. 
Les partis sont en campagne pour les élections provinciales de 1999, qui vont déterminer le futur gouvernement de Nouvelle-Calédonie. C'est l'échéance la plus importante. Jacques Lafleur, dirigeant du RPCR, est inquiet car lors du référendum ses électeurs traditionnels ne l'ont écouté qu'à moitié. Le FLNKS a fait le plein des voix mélanésiennes. Enfin, il existe une autre incertitude quant au rôle que joueront des petits partis (FCCI nouveau parti mélanésien modéré, UNCT parti caldoche rival du RPCR, Front National...). 

Emmanuel  POLICET