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Hydraulique, Agriculture
et Environnement

Au départ et pour ne pas disperser ses efforts, HSF a préféré limiter ses interventions aux seuls problèmes techniques de l’hydraulique. Mais très rapidement, nous avons été confrontés aux problèmes agronomiques et de l’environnement, en particulier avec les projets de barrages-réservoirs destinés aux cultures de décrues puis à l’irrigation à l’aval
tout en réalimentant les nappes dans lesquelles est prélevée l’eau potable par puits ou forages.

Par exemple, au Burkina-Faso, que ce soit à Ouahigouya ou à Pô, les agriculteurs utilisateurs d’engrais et de produits phytosanitaires à des doses trop souvent excessives oublient qu’en polluant les nappes d’eau potable destinée aux habitants des villes, c’est aussi leur santé qu’ils compromettent.

D’autre part, faisant confiance à la qualité de tout ce qui vient de France -vantée par des commerçants pas toujours très scrupuleux-, des paysans saupoudrent généreusement de DDT les pieds de leurs manguiers pour essayer de les protéger contre une invasion de termites... et constatent que les insectes continuent leurs ravages !
Les trois articles qui suivent illustrent ces thèmes.

Colloque sur l’agriculture et l’environnement

Invités par la Société Hydrotechnique de France au colloque «Agriculture et Environnement» les 18 et 19 Novembre derniers à Paris, nous avons pu apprécier la richesse des conférences et débats. Il ne nous est pas possible de faire un compte-rendu exhaustif de ces journées. Contentons-nous de citer deux intervenants de Ferti-mieux  (Michel Sebillotte et Danielle Lanquetuit):

«Ferti-mieux, à partir d’actions locales de développement, essaie de réunir acteurs de l’eau, agriculteurs et conseillers pour réduire les risques de pollution des eaux par les nitrates et maintenir le revenu net de l’agriculture...
L’action associe en permanence des chercheurs qui engagent leur responsabilité en participant à la négociation sociale, en réalisant avec les acteurs locaux une analyse des risques allant  jusqu’à une gestion collective des risques par bassin versant, en temps réel. C’est à la fois un usage des connaissances scientifiques existantes et un partage des incertitudes parce qu’on ne peut pas attendre de tout savoir pour organiser la prévention et agir.
 C’est donc une voie de développement durable où un apprentissage d’une gestion collective volontaire crée les conditions favorables à une solidarité entre agriculture et société... Dans ce domaine, agir c’est prendre intelligemment des risques»

HSF ne peut qu’être d’accord avec de telles orientations d’action, qui sont les mêmes qu’à Irri-Mieux (voir article suivant). Espérons qu’elles pourront bientôt se concrétiser par une coopération : session de formation de paysans africains avec si possible un partenaire comme l’EIER (Ecole Inter Etats d’Enseignement Rural) de Ouagadougou.

Brice WONG


“ IRRI-MIEUX ”
ou la gestion de l’eau concertée en France

Avant toute chose, pourquoi un article sur un “bidule” sorti de nulle part et à plus forte raison qui ne concerne que la France, alors que les préoccupations d’HSF sont tournées vers l’étranger et dépassent le seul développement agricole ?

Deux réponses à cela : d’abord parce qu’on retrouve en matière de développement agricole national des concepts chers aux institutions internationales : la “ durabilité ”, le “ participatif ”, la “ progressivité ”, la “ concertation ”, bla bla bla…, ensuite parce qu’on y retrouve des acteurs communs : agriculteurs bien sûr, milieux associatifs, ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, centres de recherches, et … moi !

Alors, si nous le voulons bien, allons faire un petit tour du côté de nos campagnes…

1. IRRI-MIEUX, C’EST QUOI ?
 Irri-Mieux est une opération nationale lancée en 1997 par le Ministère de l’Agriculture, le Ministère de l’Environnement et l’Association Nationale pour le Développement Agricole en liaison avec les Organisations Professionnelles Agricoles.

Irri-Mieux se base sur des projets locaux ayant en commun :

L’objectif d’une telle opération est de concilier une agriculture économiquement viable avec le respect de l’environnement. Pour y parvenir, Irri-Mieux entend tisser des liens entre les projets locaux agréés, de façon à permettre une plus grande cohérence entre les actions menées en matière de gestion de l’eau au niveau régional. La mise en réseau des différents projets doit permettre de valoriser les efforts de gestion collective existants et d’aider à l’émergence d’initiatives nouvelles.

2. IRRI-MIEUX, POURQUOI ?
 L’évolution rapide de la réglementation française et européenne en faveur de pratiques (pas seulement agricoles) plus respectueuses de l’environnement, ainsi que la détérioration de l’image de l’agriculture irriguée en France soulignent la nécessité pour les différents usagers concernés par la gestion de l’eau de s’engager dans un processus de négociation.

Irri-Mieux offre non seulement l’opportunité d’un cadre de concertation et de discussion, mais aussi un support de communication tant au niveau local que national. Irri-Mieux doit être perçu par les usagers de l’eau comme un moyen de parvenir à des compromis, non comme un objectif en soi.
 

3. IRRI-MIEUX, C’EST QUI ?
Au niveau local :
- le Comité de Pilotage Local (CPL) : lieu de négociation et d’écoute, il est ouvert à différents types d’usagers et de gestionnaires de l’eau. Il est le garant de la concertation et de l’engagement des partenaires du projet. C’est lui qui définit les orientations du projet, les priorités et les moyens.
- l’Equipe Technique  : elle vient en appui du Comité de Pilotage Local sur des questions techniques et scientifiques.
- l’animateur : il assure la cohérence globale du projet et mobilise les compétences nécessaires.
Au niveau national :

4. IRRI-MIEUX, COMMENT ?
Le Comité de Pilotage Local constitue un dossier de candidature sur la base du cadre de références d’IRRI-MIEUX (disponible à la cellule technique). Ce document synthétique explicite la philosophie, les principes et les objectifs de l’opération. Parmi les informations qu’il contient, les candidats auront fait en sorte que les conditions suivantes soient satisfaites préalablement au dépôt du dossier :  Lorsque l’agrément est prononcé par le Comité de Pilotage National, le projet touche, avec l’accord de l’Association Nationale pour le Développement Agricole, une incitation financière d’un montant total de 100 00 FF versé en deux fois.

5. IRRI-MIEUX, OU ?
Plus d’une quinzaine de projets ont été déposés. Les premiers ayant été agréés concernent le bassin de la Seudre, en Charente-Maritime et la Beauce de La Conie, en Eure-et-Loir.

Florence PINTUS


Contact : Florence Pintus, Cellule technique d’Irri-mieux, ANDA, 27, avenue de Villiers, 75017 PARIS.
Tel. : 01.56.79.21.21 - Fax : 01.42.27.50.32 - E-mail : anda@francenet.fr
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1 Travaux réalisés par les précédents groupes de travail : élaboration du Cadre de référence de l’opération
Irri-Mieux ; Etat des lieux des actions de conseils et d’appui technique en irrigation ; synthèse (en cours)
de différentes études de cas sur la Gestion Collective de Ressources Communes.