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ETUDE PRELIMINAIRE DU BASSIN-VERSANT DU REPUDRE (AFFLUENT DE L’AUDE)



Le Répudre est une modeste rivière, affluent rive gauche de l’Aude, drainant un bassin versant d’environ 50 km 2 du Bas-Languedoc (Minervois), développé au sud des Causses, prolongeant vers l’est la Montagne Noire, dernier bastion du Massif Central.

En temps normal, le Répudre dans ses différentes branches est un ruisseau de débit insignifiant dont le cours disparaît souvent à la vue, dans la végétation qui occupe pratiquement tout son son lit (les derniers nettoyages remontent aux années 70, et ne concernent que deux communes sur sept).

Temporairement, sous l’effet de fortes pluies locales caractéristiques du climat méditerranéen, des crues subites de plusieurs dizaines de m3/s l’affectent localement. Ces " vagues " sont la cause de dégâts significatifs, avec débordements et inondations. Il ne s’agit pas de dégâts catastrophiques avec risques humains mais d’ennuis très sérieux pour les populations affectées. La dernière de ces crues (1er Juin 1997) a justifié l’engagement d’une procédure de catastrophe naturelle et d’une étude de protection dans les départements de l’Hérault et de l’Aude.

Les dysfonctionnements du Répudre lors des récentes inondations (principalement la crue du premier Juin 1997) semblent avoir deux explications :

· l’état d’entretien du lit est mauvais : l’encombrement du cours d’eau et de ses abords par la végétation et débris végétaux est considérable. Il en est de même pour les affluents et les fossés d’évacuation des eaux pluviales. Le maintien d’une végétation rivulaire minimale et adéquate est un facteur primordial pour le respect de la qualité écologique du cours d’eau et de la stabilité des berges. Mais un encombrement du cours d’eau est à l’origine d’une forte rugosité du lit et d’un frein à l’écoulement (hausse de la ligne d’eau en crue) ainsi que d’un risque d’embâcle (obstruction des ouvrages par des débris végétaux). · la présence de nombreux seuils artificiels qui créent un obstacle en crue ainsi qu’une rupture du profil en long de la rivière (contre pente ou chute brutale) préjudiciable à l’écoulement de la rivière. (Ipseau, 1998, Dufour C.) Un entretien régulier et sélectif de la rivière est donc nécessaire pour éviter ces dysfonctionnements :

-débroussaillage des berges,

-tronçonnage sélectif des arbres,

-dégagement du lit, des embâcles,

-curage des atterrissements importants,

-rectification ponctuelle des singularités.

En ce qui concerne les ouvrages, les seuils sont en général à revoir quant à leur utilité réelle et leur impact sur les crues. Quant à la section du Pont-Canal du Midi que traverse le Repudre, il faut faciliter l’écoulement dans le lit principal et la augmenter la capacité de débit de l’ouvrage.

Ces éléments seront néanmoins à confirmer lors d’études hydrologiques, hydrauliques et écologiques complémentaires s’appuyant sur des levés topographiques ciblés, afin de réaliser un diagnostic complet sur l’ensemble du bassin versant du Répudre. Ces études permettront la résolution des problèmes liés à l’inondabilité par le Répudre, ainsi que la réhabilitation et valorisation piscicole, écologique et touristique du cours d’eau (Ipseau, 1998 Dufour C.).

Pour une meilleure gestion des rivières, et du Repudre, il est intéressant de constater que plusieurs communes ont déjà créé des associations de riverains, avec élection d’un représentant auprès des élus locaux. Et ces exemples serviront de modèle pour les autres communes.

Des actions dans les écoles sont aussi initialisées par les institutrices (notamment par Mmes Durand et Tournier) pour sensibiliser les enfants et leur famille à ces problèmes. Des questionnaires sur les dommages engendrés, des enquêtes sur les crues et la valorisation des rivières permettront de mieux cerner les besoins et les intérêts, et de mobiliser la population et les élus.

Ces compléments d’enquête et d’études réalisées, il reste à établir par les partenaires un projet d’ensemble des interventions à réaliser, adapté au niveau de protection, et à le mettre en oeuvre au cours des différents exercices budgétaires à venir.

L’enrichissement par les stages

J’ai réalisé ce travail dans le cadre d’une convention de stage passée entre l’Université de Savoie et le SIVOM du canton de Ginestas. J’ai assuré cette mission qui m’a beaucoup appris, en travaillant avec les élus du SIVOM, dont M Palancade (Président), les services de la DDA locale (M Cadoret ingénieur en charge des problèmes hydrauliques du secteur), et des membres de HSF Eloi Chardonnet et Cécile Dufour, ingénieur au bureau d’études Ipseau.

Eloi Chardonnet a organisé le stage et a défini les différents objectifs. Pendant mon séjour sur le site (où j’étais logée dans une chambre d’hôte chez Anne Chardonnet-Torrès), les contacts ont été facilités par Anne qui connaissait de nombreux habitants et élus de sa région.

Cécile Dufour, pour sa part, a été d’une précieuse aide pour l’organisation de mon stage et la réalisation du rapport. Elle m’a fourni de nombreux documents (compte-rendus de visite de terrain) qui m’ont facilité la description des ouvrages, et dirigée dans l’élaboration des " perspectives de travaux ". Sa rencontre correspond à un contact supplémentaire dans le monde du travail dans mon domaine de formation (géologie, géographie, aménagement du territoire).

La découverte d’une région aux paysages magnifiques très différents des Alpes et d’un nouveau contexte a aussi été intéressante car elle m’a apporté de nouvelles connaissances : climat, topographie. Enfin, l’intérêt de tous les intervenants pour l’étude du bassin versant du Répudre et l’accueil chaleureux de la population sont très motivants.

Julianne SOUDAN