On se souvient que Bruno Weill (jeune ingénieur HSF) est parti pour réparer et surélever le petit barrage de Saya à 4000 m d'altitude avec une équipe de 3 jeunes Ingénieurs sans Frontières . Après des débuts difficiles (travail non préparé, population un peu "tiède", climat très rude...) auxquels l'équipe a su faire face, les nouvelles sont encourageantes.

... Les travaux ont commencé! Avec une semaine de retard toutefois car la pluie a perturbé l'emploi du temps. Cela n'arrrive jamais à ce qu'ils disent... Maintenant, tout est rentré dans l'ordre. Les sacs de ciment défilent et le barrage monte, mais nettement moins vite que les prévisions de Brice ne le laissaient entendre. Les 100 ouvriers se sont transformés en 44 partagés en deux équipes... Nous montons tous les deux jours (le barrage est à 1000 m au-dessus du village) car il n'est pas possible de dormir là-haut la nuit, on se gèle déjà toute la journée : les 5 ° C fatidiques pour le béton ne sont dépassés que pendant quelques heures.Nous faisons donc les aller-retour. Je comptabilise plus de 8000 m de dénivelée positive!... L'ambiance de travail est très décontractée, un peu trop au goût des autres, mais on n'est pas là pour les forcer à bosser...

Les jours (où nous ne montons pas) sont réservés à "l'étude économique".. C'est un bien grand mot. Nous faisons la cuisine et la lessive avec les "Mamitas" ou nous tuons les bêtes ou portons les cargaisons de patates avec les hommes. Les menus sont simples : soupes de patates, fèves et maïs tous les jours. Loin de nous l'idée d'attraper la "tourista"! C'est la constipation qui nous guette. Avec le peu d'hygiène qu'il y a sur place, c'est plutôt une chance. La douche est toujours à la même température, environ 10 ° : c'est une source qui alimente le village. Le dimanche est réservé au repos... surtout pour eux! En effet, ils organisent un tournoi de foot dans le village. Le terrain est rétréci et les équipes comprennent 6 joueurs, ce qui permet de former 6 équipes dans le village. Nous sommes bien sûr conviés avec insistance à jouer, mais une heure de course à 3000 m d'altitude, c'est quelque chose!... Dimanche dernier, la France a gagné, ce qui nous a valu une jolie fête avec alcool local, viande et... patates!