Proposition d'une methode de travail pour un developpement durable
L'Eau est le principal enjeu des prochaines décennies : la Banque mondiale le dit, les Associations de Solidarité internationale qui lui consacrent une part de plus en plus importante de leurs programmes le vérifient sur le terrain. Qu'il s'agisse de la réalimentation de la nappe phréatique, de l'étude de ressources, de la réparation ou de la construction d'infrastructures pour l'eau potable et pour l'irrigation... les problèmes à résoudre s'accommodent mal d'une intervention en urgence. Ils nécessitent une collecte d'informations sur les données et études existantes, une réflexion sur l'interaction des projets et le choix des méthodes appropriées. On ne peut que déplorer que, pour parer à des situations dites d'urgence -et qui le sont devenues effectivement par manque de prévision- on adopte des solutions qui sacrifient l'avenir au présent : ainsi des forages profonds qui abaissent la nappe phréatique et mettront à sec les puits superficiels dans quelques années.
Les problèmes à résoudre s'accommodent mal aussi d'un recrutement de jeunes volontaires même qualifiés fait à la hâte pour un départ quasi-immédiat : les exemples de jeunes partis ainsi ne manquent pas qui, malgré un grand désir de se rendre utiles éprouvent sur le terrain une gêne et un sentiment d'abandon . On peut craindre aussi que le devenir de certaines réalisations soit problématique une fois le volontaire rapatrié : absence d'entretien, destructions non réparées, etc... A la lumière de ces réflexions, H.S.F.qui a l'avantage de disposer de l'expérience d'anciens et d'un recrutement de nombreux Jeunes a expérimenté depuis plusieurs années une autre méthode : la formation et l'encadrement de Jeunes Ingénieurs et Techniciens volontaires. Chaque fois que cela est possible, on y associe des Jeunes Ingénieurs et Techniciens du pays où se fait l'intervention.
Concrètement, cela signifie que sur un projet de mission, une équipe se met en place constituée au moins d'un binôme "professionnel expérimenté (qui peut être un senior ou un actif)-jeune", équipe renforcée en général par des conseillers. Autant que les éléments d'information le permettent, la préparation de la mission et la formation du Jeune sont assurées avant le départ, en France. A l'étranger, le Jeune Volontaire travaille avec des ingénieurs et techniciens locaux. Ils sont épaulés par l'expert tuteur : missions d'appui nécessaires, conseils par fax, etc... Après la fin du programme; le suivi devrait pouvoir être pris en main par les techniciens locaux qui ont participé à sa réalisation.
A ceux qui pourraient craindre que la préparation ne retarde la réalisation, nous pouvons répondre que l'étude préalable est au contraire du temps gagné et évite les erreurs de la précipitation. Nous connaissons tous les surprises de missions bien définies sur le papier qui se révèlent assez différentes sur le terrain. Encore faut-il avoir une certaine maîtrise pour le déceler! A ceux qui objecteraient le coût de cette formule, nous pouvons répondre que nos experts ont fait le choix d'un travail bénévole, au plus près des populations locales alors qu'ils pourraient prétendre à une rémunération confortable. C'est d'ailleurs le gage de la cohésion de l'équipe constituée avec les personnels locaux. Le budget global d'une mission qui présente les meilleurs gages de réussite devrait être largement compétitif. Enfin, pour faciliter la réinsertion du Jeune volontaire en France après sa mission, il est certes utile de prévoir une indemnité. Mais l'expérience professionnelle valorisée par l'accompagnement d'anciens n'est-elle pas un capital plus précieux encore? En tous cas, beaucoup de Jeunes le pensent.
H.S.F. n'a pas de projet propre, elle répond aux demandes de ses partenaires. Mais elle est convaincue que sa proposition de travail en équipe seniors-jeunes associée aux ingénieurs et techniciens locaux est une des meilleures méthodes pour un développement local durable.