DE L'EAU POTABLE A L'HOPITAL DE DIEN BIEN PHU
DIEN BIEN PHU avec ses 30 000 habitants est une petite ville qui se développe toutefois à grande vitesse : elle est devenue depuis trois ans la capitale de la province (équivalent de notre région) de Lai Châu. En effet, la ville de Lai Châu doit être inondée par un lac de barrage hydroélectrique (en construction) et transfère à Dien Bien Phu ses administrations et leurs fonctionnaires. L'hôpital de la ville est ainsi devenu un hôpital provincial. Dans le cadre du "projet de développement intégré des structures de santé", l'Aide Médicale à l'Equipement (AME-Grenoble) avait demandé début septembre une aide technique à H.S.F. pour la "réalisation de l'adduction d'eau, conseils en sanitation" pour cet hôpital.
Ainsi, j'ai effectué cette mission du 1/11/96 au 16/1/97, accompagné durant les trois premières semaines d'Elisabeth de Corbier, expert H.S.F.. Comme le soulignait Elisabeth dans le Journal n° 17 (décembre 96), divers contacts pris à Hanoï ont permis de mieux cerner le problème. Le réseau d'eau datait de 3 ans et était en bon état général ; aussi la mission s'est-elle plutôt orientée vers des réparations, l'entretien et quelques extensions. Début décembre, après le départ d'Elisabeth, se sont posés quelques problèmes. Il était convenu que l'A.M.E. fournissait le matériel et la Province la main-d'oeuvre. Dans un premier temps, il y eut des dissensions entre le service sanitaire de la Province et l'entreprise choisie. On changea d'entreprise mais le délai de paiement -6 mois- freina l'ardeur ! Toutefois, la forte détermination du directeur de l'hôpital et la mobilisation des hauts responsables du service sanitaire permirent de bousculer leschoses : les travaux furent achevés pendant que je me trouvais sur place (aucun matériel non installé dans les délais n'aurait d'ailleurs été payé).
Les travaux
Pour ce qui est à proprement parler des travaux, il s'est agi de :
et prévoir l'évacuation des eaux.
Ce dernier point a d'ailleurs été un peu épineux. Si les eaux-vannes continuent à être rejetées dans des fosses septiques, il a fallu se résigner à rejeter les eaux ménagères à l'extérieur de l'hôpital par l'intermédiaire des fossés pluviaux, sans aucun traitement : l'infiltration directe par puits perdu est rendue impossible en période de mousson).
L'organisation et la gestion de l'eau L'amélioration de la gestion de l'eau à l'hôpital était un autre objectif de la mission, tout aussi -si ce n'est plus- important. Le personnel médical a été sensibilisé au rôle primordial qu'il a à jouer dans l'entretien du réseau en contrôlant les fuites et notamment en éduquant les patients. L'A.M.E. devra assurer la continuité de cette formation. Un responsable technique pour l'eau a été affecté ; il est compétent et dévoué et il faudrait valoriser son rôle. Enfin, un responsable administratif propose un budget annuel à la Province (entretien, factures d'eau, réparations courantes, curage des fosses...)
Nous avons fortement insisté sur la nécessité de l'entretien et l'hôpital de Dien Bien Phu est conscient de l'enjeu. Les prochaines missions AME auront à vérifier non seulement l'état du réseau (et donc l'entretien), mais aussi l'organisation. La forte mobilisation de tous les responsables-accompagnée d'une grande sympathie et d'une grande reconnaissance-laisse espérer le maintien en bon état d'un réseau d'eau déjà envié par les hôpitaux des villes et provinces voisines.
J'ai grandement apprécié l'hospitalité de tous les Vietnamiens et en particulier des responsables de l'hôpital, ainsi que de l'interprète qui est devenu un véritable ami. Je remercie aussi tous les ingénieurs ou techniciens rencontrés avant le départ pour toutes les précieuses informations fournies (notamment A. Savatier) et tout le réseau HSF "mis en branle" à l'occasion de cette mission.